PROJETS
A Douarnenez, les habitants fêtent « les gras » depuis plusieurs générations. Chaque hiver, avant le carême, la ville se met en mouvement vers le carnaval. Dans le secret des alcôves, les familles, les amis, les couples et les âmes solitaires amassent les accessoires qui constitueront leurs costumes.
L’espace de quelques jours, les identités se mettent à flotter. On prend le temps d’être un autre, de troubler les repères, de se surprendre… et de jubiler jusqu’au bout de la fatigue comme un bateau qui tangue.
Le collectif Photeurs de trouble se fait témoin depuis deux ans de ce moment étrange et magique, captant par des procédés alternatifs, des ressemblances incertaines, des figures surgies d’ailleurs, des présences hésitantes, des tendresses furtives, des mouvements d’abandon…
Entre regard subjectif et démarche documentaire, c’est la rencontre de l’autre qui est en jeu. Et le désir de partager cette mémoire et douce ivresse dans un inventaire libre qui laisse place aux aléas de la révélation.
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En changeant d’échelle, une ville change de structure. A Paris, la notion de centre est structurante. Le centre est synonyme de proximité par rapport aux activités culturelles, cafés, cinémas, restaurants, grands magasins… le centre, c’est aussi le lieu où passent les transports en commun, donc la proximité par rapport à tout le reste : notamment la vie professionnelle et sociale.
Être au centre devient un marqueur social positif : les gens moins riches et moins chanceux sont relégués à la périphérie, une périphérie de plus en plus lointaine. Auparavant réservée aux couches sociales populaires, cette force centrifuge gagne les classes moyennes et supérieures.
Quelles sont les stratégies des individus pour ré-habiter l’inhabitable, pour rééchelonner un territoire dont l’échelle se distant et, se faisant, se déshumanise, devenant une source de fatigue, de frustration et de relégation ?
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